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23 février 2012

Gospel

gospel-6

 

Quand nous avions décidé d’aller à Harlem, je m’imaginais que nous allions apercevoir les sœurs de sister act ou même que des hommes habillés en blues brothers allaient nous  passer devant en voiture en chantant à tue-tête : « Everybodyyyy needs somebodyyyy »
En arrivant devant l’église, il y avait une file réservée aux touristes, et une file réservée aux habitués. A côté de la façade imposante mais accueillante, un homme au sourire clinquant et enjôleur nous a interpellés et nous a guidé loin de la communion spirituelle, en haut de l’étage.
En montant les escaliers, j’ai vu que l’église était comble, la lumière était chaude, il régnait un mélange de paix respecteuse et d’agitation joyeuse.
Je scrutais tous les visages de ces familles noires venues apprécier la bonne parole .
Certains avaient les yeux fermés, comme s’ils étaient résignés.
Des retardaires ont refermé les rangs.
La salle me faisait penser à un bateau, une barque toute faite de bois, bercée par le flot des conversations lointaines.
Une croix rouge lumineuse étincelait juste en face de nous.
Je me souviens attendre avec impatience le moment où les musiciens se mettraient à jouer, le moment où le chanteur se mettrait à briller. Je trépignais.
Les choristes étaient alignés, calmes et droits, en rangs. Ils portaient tous l’uniforme approprié, une longue cape noire qui révèle une chemise blanche.

Ils attendaient les mains croisées, bien à l’aise face à ce public en demande.
Puis, ils ont elevés leurs voix et cela a été un moment de bonheur matinal, un moment de communion inédite, un moment de communication en langage universel.
Je me sentais transportée et je n’ai même pas eu le temps de voir si ma famille ressentait le même engouement.
Le soliste ne m’a pas laissé le temps de souffler que déjà toutes les têtes acquiesçaient en cadence.
C’est comme si ce dieu-là me parlait, à l’instar de celui de l’autre côté de l’Atlantique, présent au bout d’un voyage de 17h d’avion.
Je ne comprenais pas pourquoi j’étais une touriste et pas avec ces gens là, en bas, dans le tumulte des voix à la fois puissantes, enjolivantes, montantes et pénétrantes et pourquoi cette musique aux accents humains me parlait,

mais ce jour là, j’ai senti le gospel entrer dans ma peau.

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